[…] Non seulement l’enseignement ne l’empêche pas de peindre, mais il consacre beaucoup de temps à côtoyer d’autres artistes, notamment Alfred Pellan ; il s’intéresse aux courants émergents et se forge une opinion artistique. De plus, son contact quotidien avec les enfants – il est professeur au primaire – stimule sa créativité et va marquer, de manière subtile et irrémédiable, son langage plastique. Vers 1947, il publie « Plaidoyer pour l’enfant » dans la revue Atelier d’art graphiques. La poésie québécoise occupe également une place importante dans l’univers de Bellefleur : celles D’Émile Nelligan, de son ami Roland Giguère, de Gaston Miron, de Gilles Hénault et de Paul-Marie Lapointe, pour ne nommer que ceux-là. Il trouve dans la poésie une sublimation de la vie, des sentiments, des passions. Tout son être, et par conséquent toute son œuvre, vont s’abreuver à ces rencontres littéraires, poétiques et intellectuelles. La poésie agit sur sa création, mais cette influence ne se traduit pas dans le langage plastique comme tel. Elle agit plutôt sur l’inspiration artistique jaillissant de son monde intérieur. Après avoir quitté l’enseignement en 1954, Léon Bellefleur part pour Paris. Il y fait des rencontres déterminantes, dont celle d’André Breton avec qui il partage une passion pour l’ésotérisme. Après de nombreux séjours là-bas, il reviendra définitivement au Québec à la fin des années soixante.