Est-il exact de dire que Madeleine Lemire est une artiste peintre a un seul sujet ? Certes, elle s’exprime, depuis plusieurs années déjà, essentiellement par le truchement de la nature florale. Des fleurs énormes, en plan rapproché. Un seul sujet, indéniable constat, mais faisant l’objet d’une grande variété de traitements. On aurait tort, en conséquence, de conclure que l’artiste souffre d’un manque d’inspiration. Au contraire, Madeleine Lemire fait souvent preuve d’audace dans son approche, n’hésitant pas à pousser très loin la suggestion. Certains de ses tableaux récents son même, dans leur traitement plastique, épurés jusqu’à la limite du reconnaissable. Sa touche est tout simplement magnifique. On dirait parfois un ballet aérien, une valse dans l’espace. Dans l’ensemble de son œuvre Madeleine Lemire exprime clairement son attachement à son sujet, dont elle semble avoir par ailleurs une connaissance approfondie. Ses tableaux demeurent autant de territoire oscillant entre l’illustration, la suggestion et la liberté plastique, celle qui libère le peintre de son sujet. Cet amalgame de caractéristiques peut être perçu comme une hésitation de sa part à pousser, voire à repousser les limites de la représentation, mais c’est justement cette dualité qui fait la richesse de l’artiste et de son œuvre, sa singularité dans la communauté des peintres qui abordent le thème de la nature florale.