Grand maître canadien, artiste peintre, caricaturiste et illustrateur, André L’Archevêque est né à Montréal en 1923 (décès en 2015). Il a étudié à l’école des beaux-arts de Montréal, à la Guilde graphique de Montréal, à l’université Sir Georges William et le Famous Artists School de New York. Des stages de recherche en France lui permettent d’étudier la technique de la pointe sèche à l’atelier Lacourière-Frélaut de Paris.
« Dans le monde québécois de la peinture figurative, André L’Archevêque a eu, au cours des années 1980, l’effet d’une bombe artistique. Les galeries qui le représentaient n’arrivaient pas à satisfaire à la demande tant les collectionneurs en quête d’une de ses rares toiles étaient nombreux. »
Un peintre paysagiste
« Dans le monde de l’art paysagiste, André L’Archevêque marque la peinture québécoise des années 1970 et 1980. Son art connaît alors un enthousiasme incroyable. Si bien qu’il était très difficile de mettre la main sur une de ses œuvres. Aujourd’hui, si la demande n’est plus la même, L’Archevêque n’en demeure pas moins un peintre paysagiste original dans un segment de l’expression picturale qui offre peu de nouvelles approches. Sa touche toujours onctueuse habille le regard d’un plaisir simple mais combien significatif.
On ne saurait affirmer que ce peintre a laissé une marque indélébile dans notre histoire de l’art, mais certaines de ses œuvres procurent toujours un vif plaisir à l’œil. Un créateur dont l’œuvre pourra encore surprendre dans le futur… » Robert Bernier.
Artiste peintre québécois, les œuvres d’André L’Archevêque se retrouvent dans des innombrables collections privées et commerciales au Canada, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Suisse et en France.
André L’Archevêque (1923)
[…] Son style apparaissait, dans le milieu, comme une représentation renouvelée de la nature, bien que les assises de son langage plastique aient été rattachée à la tradition. En apparence contradictoire, cette affirmation a néanmoins le mérite de montrer à quel point la peinture paysagiste a souffert de l’absence de nouvelles visions. L’Archevêque nous livre une facture très soignée qui confère à ses œuvres une empreinte poétique d’une grande beauté. Sa touche onctueuse et fragmentée mène le spectateur dans un espace féerique qui s’ancre cependant dans le réel d’une manière bien tangible.
L’Archevêque a longtemps travaillé comme illustrateur dans le domaine de la publicité. Plusieurs de ses conceptions graphiques sont devenues des classiques, notamment ses réalisations pour les producteurs de lait du Québec et pour la Prudentielle, lesquelles relatent des exploits sportifs notoires comme la victoire du hockey du Canada contre la Russie. Auparavant, ses nombreuses couvertures de livres populaires lui ont valu une certaine notoriété. Son extraordinaire dextérité manuelle lui aura permis de concevoir des œuvres picturales d’une qualité plastique rarement atteinte, mais elle l’aura aussi, paradoxalement, mal servi en certaines occasions en le faisant basculer dans une ambiance trop illustrative, pour ne pas dire fleur bleue. C’est que les climats, les représentations créées par l’Archevêque demeurent des espaces fragiles menacés de tomber aisément dans le panneau du romantisme exacerbé.
De tous les talents de L’Archevêque, il ne faut pas négliger celui de coloriste, qui marque de manière sensible ses tableaux. On en trouve peu d’équivalent dans la peinture paysagiste, et même dans l’ensemble de la peinture québécoise. Ses harmonies chromatiques sont tout simplement époustouflantes, grandioses. L’artiste arrive toujours à trouver des variations tonales qui donnent à sa palette une richesse exemplaire. Jamais trop fortes ni doucereuses, ses conceptions irisées offrent leur splendeur au regard. Ses œuvres les plus significatives se composent de paysages excluant toute trace humaine […]
Source : Robert Bernier, La peinture au Québec depuis les années 1960, Les Éditions de l’Homme, 2002, L’Archevȇque, André L’Archevȇque (1923), pages 296-297.