Artiste peintre contemporain, Diane Desmarais est née à Hull en 1946. Elle a gradué de l’École des beaux-arts de Montréal en 1969. Les peintures sur toile de Desmarais se distinguent par la sensualité de ses sujets (personnages filiformes, androgynes, contorsionnés), sa maîtrise de la matière, la force de ses compositions et l’usage subtil de la couleur et des lignes. Les tableaux de Diane Desmarais nous plongent dans un territoire d’ombre et de lumière, de vérité et de mensonge, d’amour et de haine.
Une peinture thématique, imaginaire et sensuelle
« La passion et la condition amoureuse, avec tout ce que cela sous-entend, font partie intégrante de l’œuvre de Diane Desmarais. En fait, chaque tableau devient une scène sur laquelle se jouent les interactions entre les personnages à travers des chassés-croisés où exultent les rapports de force dans la volupté amoureuse. Son trait, toujours sensuel et longiligne, et sa palette chromatique ocrée plongent inévitablement le spectateur dans un monde des Mille et Une Nuits, dans lequel le corps et l’âme de fondent dans de longues complaintes sensuelles shakespeariennes… » Robert Bernier
Artiste peintre québécoise, Diane Desmarais a participé à des expositions solos, duos et de groupes tout en continuant à peindre dans différents ateliers: Canada (Vancouver, Toronto, Montréal, Québec, Hull, Ottawa), États-Unis (Santa Fe, Atlanta, San Diego, San Francisco, Los Angeles, New York), Afrique (Lamu, Nairobi), Belgique (Bruxelles), Japon (Tokyo), Thaïlande (île Pipi, Bangkok), Espagne (Barcelone, Malaga). Elle expose ses tableaux au Canada, aux États-Unis, en Afrique, en Asie et en Europe. Ses œuvres font parties de plusieurs collections privées et publiques à travers le monde.
Diane Desmarais (1946)
Des personnages aux corps fortement stylisés, allongés, fluides s’entrelacent dans un espace ouvert, monochrome et épuré. Les lignes sont fines, et le geste qui les guide trahit une certaine fébrilité. Cet univers singulier est celui de Diane Desmarais : un monde sensuel contenu dans une bulle, prisonnier de ses fantasmes et des passions. Le corps en est l’otage, enfermé dans sa cage dorée. Une cage dont la matérialité est le geôlier, avec les illusions qu’il entretient sur le sens de la vie en laissant croire que la finalité passe par l’extase, que la seule quête du corps est celle par laquelle il tente de capter le plaisir, voire de le garder captif, juste pour soi.
Mais il y a un prix à payer pour ce nirvana provisoire, pour ce plaisir en transit. Ce prix, c’est le combat ; les blessures sont nombreuses, les peines innombrables, les pleurs parfois intarissables. L’objectif ? Atteindre ne serait-ce qu’un instant précieux, même très court, l’apogée du contact, l’orgasme, la fusion entre les corps mais surtout celle des êtres qui s’entrelacent, formant ensemble un indestructible vaisseau menant vers l’éternité, celle du présent. Mais le corps vieillit, les passions passent et les désirs s’estompent. Qu’importe que la quête n’ait jamais de fin. Elle n’en sera qu’une plus grande épopée.
Source : Robert Bernier, La peinture au Québec depuis les années 1960, Les Éditions de l’Homme, 2002, Desmarais Diane Desmarais (1946), pages 253-254.